dimanche 1 janvier 2017

« Je suis le plus con des dragons. Celui qui crache des étincelles et se crame les ailes avec. »


Titre : Journal d'un vampire en pyjama
Auteur : Mathias Malzieu
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2016
Pages : 240
Résumé 
« Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon cœur. »

Mathias Malzieu.

Mon avis :
“Les règles sont simples : ne pas s’arrêter, éviter de freiner et surtout n’être enfermé nulle part, au sens propre comme au figuré.”

Cette lecture nous plonge au fin fond de la tête de Mathias. Tête remplie de mots poétiques, comme à son habitude. Mathias est atteint d’une maladie qui le ronge petit à petit et il nous entraîne, avec lui, tout au long de ce périple long et douloureux.

Nous sommes à l’aube de la sortie de son film “Jack et la Mécanique du Coeur” et Mathias prend connaissance de sa maladie. Il a peur. Il ne dit rien. Seule sa famille et quelques amis sont au courant - sa copine, également.

Mathias a des rêves pleins la tête et nous le fait bien comprendre. Ce journal intime retrace son combat, ses questions. Il retrace la vie d’un homme qui ne sait plus s’il faut croire ou non les médecins.

“J’aimerais avoir le temps de ralentir.”

Mathias signe ici un roman tout en douceur, plein d’espoir, d’amour. Sa plume est toujours aussi douce, aussi poignante, et enfantine. Elle est surtout très poétique - et il nous y habitue depuis plusieurs années maintenant. C’est un combat honorable dont il se sort.

Mathias sait mettre des mots là où il le faut, sait transformer ce qu’il faut, quand il le faut. Chapeau, monsieur Malzieu.

« La bravoure n'excuse pas la bêtise. »

Titre : Harry Potter et l'Enfant Maudit
Auteur : Jack Thorn & John Tiffany
Éditeur : Gallimard Jeunesse
Parution : 2016
Pages : 352
Résumé :
D'après une nouvelle histoire originale de J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, la nouvelle pièce de théâtre de Jack Thorne, "Harry Potter et l'Enfant Maudit" est la huitième histoire de la saga Harry Potter et la première histoire de Harry Potter officiellement destinée à la scène. La première mondiale de la pièce aura lieu à Londres dans un théâtre du West End le 30 juillet 2016.

Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.

Mon avis :
“Nous étions si occupés à réécrire notre propre passé que nous avons saccagé leur présent.”

On y est.

L’univers de nos chers sorciers est de retour. Format différent. Une pièce de théâtre ? Pas de soucis. Même si on ne retrouve pas la plume de J.K. Rowling, on retrouve notre univers magique. Pour ma part, cet univers a bercé de nombreuses années de mon enfance et je suis heureuse de pouvoir m’y replonger de nouveau. En fait, même si je relis les tomes, je sais qu’il me manquera toujours un petit quelque chose. Et même si J.K. n’a pas sorti son crayon… quelque part, elle était quand même là.

Bien-sûr que tout le monde a rêvé d’une suite! Qui ne l’a pas fait?

Harry Potter et ses acolytes nous reviennent ici sous un aspect différent. Ils ont vieilli. Ils ont presque la quarantaine, et ils sont parents. On découvre un Harry un peu différent, un Ron toujours autant remplis d’humour - fade - et une Hermione… sur laquelle je n’arrive pas encore à placer des mots. Et Drago - ne l’oublions pas - qui garde son éternelle muraille.

“Harry, il n'existe pas de réponse parfaite dans ce monde d'émotions et de désordre. La perfection est hors de portée de l'espèce humaine, hors de portée de la magie. Dans chaque instant rayonnant de bonheur, il y a cette goutte de poison: la conscience que la douleur reviendra. Pour un humain, souffrir, c'est comme respirer.”

Je ne vais rien vous spoiler, je ne vais pas divulguer certaines informations. Je ne compte pas le faire. Je vais simplement me contenter de vous dire que malgré quelques petites aberrations, la lecture était agréable et très rapide.

Replonger dans cet univers, c’était comme replonger dans mon enfance. Et des moments comme celui-ci, j’en demanderais volontiers plusieurs. Je ne regrette absolument pas ma lecture. La seule chose que je regrette c’est de l’avoir déjà fini.

“Tu sais ce que j'aimais le plus, chez ta mère? C'est qu'elle m'aidait toujours à trouver une lumière dans l'obscurité. Elle faisait du monde- de mon monde en tout cas - quelque chose de moins... quel mot as-tu employé? Moins "ténébreux".”

samedi 18 juillet 2015

« J’aurais aimé que l’on ait plus de temps »

Titre : Mr Mercedes
Auteur : Stephen King
Éditeur : Albin Michel
Parution : 2015
Pages : 550
ISBN : 2226314687
Résumé : « Je crois qu il y a plein de gens qui rêvent de faire ce que j ai fait...
La seule différence, c est que moi, je l ai vraiment fait ! »

Midwest 2009. Un salon de l'emploi. Dans l aube glacée, des centaines de chômeurs en quête d un job font la queue. Soudain, une Mercedes rugissante fonce sur la foule, laissant dans son sillage huit morts et quinze blessés. Le chauffard, lui, s est évanoui dans la brume avec sa voiture, sans laisser de traces.
Un an plus tard. Bill Hodges, un flic à la retraite, reste obsédé par le massacre. Une lettre du tueur à la Mercedes va le sortir de la dépression et de l ennui qui le guettent, le précipitant dans un redoutable jeu du chat et de la souris.

Avec ce polar très noir, véritable plongée dans le cerveau d un psychopathe qui ferait passer Norman Bates pour un enfant de ch ur, Stephen King démontre une fois encore son époustouflant talent de conteur, qui s affranchit des frontières et des genres.

Mon avis :
550 pages.
 
Quelques jours de lectures intensives et palpitantes. Je me sens toute froissée de l’avoir déjà terminé. Déjà. C’est toujours trop court.

C’est l’histoire d’un psychopathe qui vole une Mercedes.
 
L’histoire d’un type qui fonce dans une foule de personnes innocentes.
 
L’histoire d’une enquête policière qui vous tient en haleine jusqu’au bout.

Bill, Janelle, Jérôme, Brady, Holly. Et bien d’autres personnages encore.

Certes, il est bien difficile de se mettre dans la lecture de ce roman. Oui c’est long. Il faut attendre presque la moitié du bouquin pour rentrer dans l’intrigue. La vraie. J'ai toujours ressenti ce problème là lors de chacune de mes lectures de l'auteur. J'ai toujours un mal fou à rentrer dans l'histoire, à me mettre dedans, à plonger dans son univers. Mais je peux vous promettre qu'une fois que j'y suis, je n'en sors plus. C'est un peu comme une drogue, un besoin de savoir, de vouloir savoir. Et à partir de ce moment, on dévore tout. De A à Z.

Malgré toutes les critiques que j’ai lu à propos du roman : je ne vous comprends pas. Vous qui pensez pouvoir dire que c’est un mauvais roman. Je ne suis pas de cet avis. Il y a quelque chose de fascinant. Et ce quelque chose c'est que l'histoire est à perte d'haleine. Lorsqu'on pense être sur la même longueur d'onde avec l'auteur, quelque chose vient nous prendre les tripes et nous fait changer d'avis sur tout. J'en suis même venue à me demander si notre cher King n'était pas, lui aussi, un sacré psychopathe. 

Janelle... Quand je repense à Janelle, et aussi à la mère de Brady. Et c'est à partir de ce moment que je me suis dis que je ne pouvais pas laisser ce roman m'échapper. Je me devais de le lire jusqu'au dernier mot et ne pas en perdre un seul. Et je l'ai fait.

On suit le parcours d’un retraité. Et celui d’un psychopathe. Deux hommes différents. Mais qui vont pourtant s’affronter. Et c'est tout simplement génial. Je ne lis pas souvent des thrillers, mais les pavés ne me font pas peur. Je peux les lire à vitesse grand V. Je n'ai pas besoin d'un nombre de page pour repousser une lecture. Le mieux c'est de savourer. Et c'est exactement ce qu'il s'est passé avec ce nouvel opus de Stephen King. J'ai hâte de découvrir la suite, de savoir ce que l'avenir réserve à Bill, à Jérôme, à Brady.

Pour le meilleur comme pour le pire.

Je recommande cette lecture.

 

« Chaque jour qui passe est une victoire sur le deuil, chaque jour qui passe me rapproche davantage de celui où l’on se retrouvera... »

Titre : À cœur ouvert
Auteur : Ingrid Chauvin
Éditeur : Plon
Parution : 2015
Pages : 175
ISBN : 2259229581
Résumé : " Partager. C'est ce que j'ai voulu faire en écrivant ce livre. Transmettre un peu de la force qui me reste pour vous aider, si je le peux, à avancer, vous qui souffrez comme je souffre. Je vous livre, à vif, mon parcours de femme et de maman. Faites-en votre guide sur le chemin ardu de la guérison. Car on guérit du malheur. On n'oublie pas, mais la souffrance devient une amie familière et le goût de vivre prend doucement la place du désespoir. J'aimerais donner cet espoir à celles et à ceux qui se battent seuls, en plein milieu du chemin de leur douleur. J'aimerais leur dire que le manque et le malheur s'apprivoisent. Qu'il suffit d'apprendre à vivre avec ces amers compagnons. Et trouver le courage d'imaginer les jours meilleurs pour arriver à leur donner réalité. Vous l'écrire, incontestablement, m'aide à penser que cela est possible. Me lire vous aidera peut-être à y parvenir. Je le souhaite de tout mon cœur. Au cours de ces pages, nous cheminerons ensemble. Vous saurez tout de mes espoirs, de mes joies, de l'immense bonheur que cela a été pour moi de donner la vie. Et enfin, j'essaierai (mais les mots me paraissent bien faibles) de vous dire la mort, la déflagration qui m'a brisée et dont je n'arrive toujours pas à me relever. Je suis encore si fragile. Partager justement, avec vous qui avez su toucher mon cœur, est une sorte d'exutoire. Puissions-nous ensemble, de cette douleur abominable, faire germer l'espérance. " Ingrid Chauvin Avec un courage à la hauteur de l'amour qu'elle porte à sa petite Jade, disparue à l'âge de cinq mois, Ingrid Chauvin livre un témoignage digne et bouleversant sur la maternité, la pathologie de sa fille, le deuil, la reconstruction et l'engagement. 

Mon avis

Bien évidemment, pour ce roman, je ne m'y suis pas jeté dessus à l'aveuglette. Il y a eu quelque chose de fascinant à l'obtention de ce bouquin et je ne saurais dire quoi. On retrouve ici Ingrid Chauvin, célèbre actrice française, notamment dans la série Dolmen qui est sortie il y a quelques années de cela. Autant dire que cette actrice a toujours suscité chez moi un intérêt tout particulier depuis la série Femmes de loi.

Ce roman est une preuve. Preuve que même si notre carrière est importante, même si les médias sont forts et présentes, la vie que l'on mène en dehors n'est sans doute pas facile. Et elle ne l'a pas été pour Ingrid, et ne l'est sans doutes toujours pas.

Nous retrouvons donc, ici, dans une histoire bouleversante, le parcours d'Ingrid et de son mari. Combat particulièrement chaotique. Quoi de plus douloureux que de perdre sa fille seulement âgée de cinq mois ? Quoi de plus douloureux que de perdre sa fille sans comprendre pourquoi ?

Ce qu'il y a de touchant dans ce récit c'est qu'à aucun moment Ingrid ne rejette la faute sur les médecins parce qu'elle a compris que la maladie de sa fille avait une faille et que cette faille était sans doute beaucoup trop petite pour être décelée. Si vous ne me croyez pas, voyez ce qu'elle fait à présent : elle récolte des fonds pour cet hôpital parisien.

Ingrid est forte, courageuse, mais nous livre ici son histoire, son parcours, pour qu'à jamais cette aventure reste dans les mémoires et pour que les personnes victimes du même sort ne baissent pas les bras. C'est très courageux. On se sent tout de suite à sa place et on souffre avec elle. Les mots sont lourds, les paroles sont tranchantes. Et même si elle a voulu mourir chaque jour, elle n'a pas baissé les bras, elle a essayé de remonter la pente et de se sortir la tête de l'eau pour sa petite fille.

C'est un combat honorable, juste, et plein d'espoir. On ne devrait pas avoir à vivre ce qu'Ingrid et son mari ont vécu il y a quelques mois de cela. On ne devrait pas voir ses enfants partir avant soi.

Chapeau. Félicitations Ingrid pour ce roman plein de courage, d'espoir, de force, mais surtout d'amour. L'amour d'une mère est ce qu'il y a de plus précieux. Jade devrait être fière de toi.

Je recommande fortement cette lecture.

dimanche 12 juillet 2015

« Le suicide est une mort qu'on ne donne pas à l’ennemi! »

Titre : Charlotte
Auteur : David Foenkinos
Éditeur : Gallimard
Parution : 2014
Pages : 224
ISBN : 2072545595
Résumé
Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant: « C’est toute ma vie. » Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

Mon avis :

C’était un vendredi soir. La journée avait été longue pour moi et, malgré une déception, j’avais une petite surprise. Friande des gadgets en tout genre, je me suis vue acquérir une liseuse Kindle. Petit gadget en adéquation avec mon petit mode de vie.

Charlotte est le premier roman que j’ai lancé.

Journée douloureuse. Lecture douloureusement poétique.

Merci, David, de m’avoir troublée durant ma lecture. De m’avoir fait découvrir Charlotte à travers tes mots. D’avoir réussi à la faire vivre à travers plus de 200 pages.

Charlotte est un roman court, rapide, et poignant. Les phrases sont simples. Les mots sont parfois crus. Dans son roman, David Foenkinos nous plonge dans un univers historique à sa manière, nous permet de comprendre, de se familiariser avec la vie de cette jeune femme au génie certain.
J’avoue ne jamais avoir lu le résumé avant ma lecture. J’avoue également ne jamais avoir pensé lire ce genre de roman. Ce genre d’histoire.

Et j’ai aimé. J’ai aimé parce que cela m’a rendu plus humaine. Plus grande. J’ai aimé parce que j’ai découvert quelque chose de fort. J’ai aimé parce que cela m’a permis de m’ouvrir un peu plus à certains écrits, certains récits.

Et j’ai été touché. Charlotte m’a touché.

Pour l’amour des mots, de ce rythme ponctué, cette narration qui me subjugue encore : je recommande. Et pas seulement parce que j’adore les drames, c’est une fâcheuse habitude je le sais. Mais simplement parce qu’après la lecture de ce roman on sent à quel point notre vie, aussi problématique soit-elle, n’est peut-être pas aussi douloureuse que celle de Charlotte.

La lecture est douce, tenace, entraînante. Ce n'est pas un roman qui retrace historiquement une vie. C'est une vie que l'on retrace historiquement d'une manière des plus douces qui soit. J'ai été surprise par la qualité d'écriture de cet écrivain. Une réelle découverte.

Je recommande cette lecture.